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La transformation numérique de la formation vétérinaire est en cours dans les écoles.

L’Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons Alfort (ENVA) et l’École nationale vétérinaire de Nantes (Oniris) vont dorénavant au-delà de la simple mise en ligne des cours : elles ont intégré au sein de leurs structures des salles de simulation numérique. Il s’agit de VetSims Mim’Alfort et Virtual Vet.

Si cela faisait déjà quelques années qu’elles utilisaient des mannequins pour entraîner les étudiants, le numérique leur a permis de passer à une étape supérieure pour optimiser l’apprentissage des élèves. Nous pouvons schématiquement distinguer trois domaines :

  • Les supports multimédias
  • La réalité virtuelle
  • La simulation haptique

Des supports multimédias pour rendre l’apprentissage ludique

Les élèves ont maintenant la possibilité d’anticiper leur parcours pédagogique grâce à de multiples supports multimédia :

  • Tutoriels vidéos sur les ateliers de la salle
  • Réseaux sociaux pour informer des nouveauté ou des évènements
  • Moodle : une plateforme permettant le suivi de son parcours et de ses progès

Les élèves peuvent donc se familiariser de façon autonome aux gestes attendus et optimiser leur apprentissage sur place. Les horaires d’accès sont larges et l’étudiant peut se présenter au moment de son choix.

Mais les écoles ont aussi recours aux réseaux sociaux tels que Facebook. Ainsi elles informent les élèves sur les dernières nouveautés des salles. L’aspect ludique des réseaux facilite la communication avec les étudiants qui sont souvent très adeptes de ce mode d’échange.

Virtual Vet

Vetsims a par ailleurs mis en place une « gamification » des ateliers : chaque atelier a un code barre qui doit être scanné par l’étudiant. Ce dernier enregistre ensuite les temps et le niveau de difficulté perçu. L’étudiant reçoit des points à chaque réalisation d’atelier et à mesure qu’il progresse, l’étudiant gagne des badges de niveau.

badge vetims

Symbiose entre e-learning et mannequin : voici le Blended Learning

VetSims Mim’Alfort a mis en place un nouveau système d’apprentissage, appelé le « blended learning ». Cela désigne l’utilisation conjointe du e-learning et du mode classique d’apprentissage appelé souvent « présentiel ».

Le projet « blended learning » consiste à renforcer l’efficacité de la plateforme VetSims en l’enrichissant de modules de e-learning immersifs. Ce projet cherche à pallier l’absence de contextualisation, une des faiblesses de l’apprentissage sur les mannequins.

Ainsi, VetSims Mim’Alfort inaugure ce projet avec un atelier de simulation de vêlage dystocique en e-learning. Ce module a la particularité d’intégrer le rapport avec l’éleveur.

  1. Un mannequin bovin haute-fidélité a été acquis par la salle en 2017 permettant l’apprentissage des manœuvres obstétricales chez les bovins.
  2. Le nouveau module e-learning, disponible depuis 2018, sert de guide virtuel permettant la mise en en situation d’un appel par un éleveur pour un vêlage dystocique.

L’apprenant est mis dans le contexte au plus proche de la réalité, depuis l’appel de l’éleveur, la préparation du matériel dans la voiture, le recueil de l’anamnèse à l’arrivée dans l’élevage, jusqu’au déroulement de l’examen clinique et la réalisation des manœuvres obstétricales.

L’étudiant suit le module affiché sur un écran de télévision, écoute les instructions à travers un casque sans fil et réagit avec une souris et un clavier, ou directement sur le modèle de vache en fonction de l’opération.

Réalité virtuelle et médecine vétérinaire

Il existe encore d’autres types de logiciels de réalité virtuelle : interventions, anatomie, neurologie, ou encore cardiologie. Cela permet donc aux étudiants de basculer de la théorie des livres à des situations pratiques et complexes.

En effet, imaginez la possibilité de manipuler à volonté les organes, les os, et plus encore dans un espace trois dimensionnel. C’est ce que propose la société canadienne LlamaZoo avec ses outils Easy Anatomy (sur écran et tablette) et Jetson VR (pour lunettes 3D) en médecine vétérinaire. L’apprentissage de l’anatomie, souvent perçu comme rébarbatif, entre dans une nouvelle dimension. Ce mode d’apprentissage est déjà instauré an Virginia–Maryland College of Veterinary Medicine.

Pour pallier le stress de la gestion d’anesthésie, les plateformes Virtual Vet et Virtual Critical Care ont été créées à Oniris qui a mis en place des mannequins équipés de capteurs pouvant simuler les réactions d’un patient et ainsi aider les étudiants à apprendre les bonnes réactions.

Les étudiants se placent dans la salle de simulation et l’encadrant dans une salle annexe. Un scénario d’opération est pré-établi. L’encadrant pilote l’état clinique et les constantes vitales. Il observe les étudiants grâce à des caméras. Les étudiants doivent réaliser les gestes (injections, anesthésie gazeuse, etc…) et réagissent en temps réel. Contextualisées dans une salle équipée, les situations sont alors extrêmement proches de la réalité.

Virtual Vet

La réalité virtuelle ne se limite pas aux divertissements, le champ des possibles est énorme : soins, thérapies, diagnostic, traitement, formation…

En médecine humaine, des entreprises proposent déjà aux facultés des applications pour leurs étudiants et internes, simulant des situations particulières afin d’évaluer leur diagnostic dans l’urgence, leurs prises de décisions et les actes réalisés. Ces programmes, tel que SimForHealth, permettent de confronter sans risque les étudiants à des situations où leur sang-froid et leur capacité à prendre les bonnes décisions seront déterminantes.

Simulation haptique : le toucher virtuel

L’haptique, du grec ἅπτομαι (haptomai) qui signifie « je touche », désigne la discipline que explore et exploite le sens du toucher et les phénomènes kinesthésiques, c’est-à-dire la perception du corps dans l’environnement

En 2005, la faculté de Glasgow a mis au point un simulateur de palpation transrectale bovine. Le simulateur fait appel à un système de réalité augmentée qui permet à l’opérateur de toucher un monde virtuel créé par ordinateur. Ce simulateur donne à l’étudiant la sensation tactile de réellement effectuer le geste. Mais nous ne savons pas s’il est encore en fonctionnement.

L’École de chirurgie de Nancy propose pour les chirurgiens dentistes un atelier simulant les opérations de cavités buccales grâce des lunettes de réalité virtuelle et un appareil mimant les sensations perçus par l’opérateur. De plus en plus de simulateurs haptiques sont mis sur le marché, gageons que ce genre d’outils arriveront rapidement dans les écoles vétérinaires.

lunettes de réalité virtuelle
simulation haptique dentisterie

Sources :

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