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Voici les 5 domaines de la médecine vétérinaire où l’Internet des Objets (IoT) commence à être utilisée.

Dans l’IoT, certains secteurs innovent plus rapidement que d’autres. Le marché de la e-Santé Vétérinaire est plus petit que celui des humains, mais supporte moins de contraintes réglementaires. Notamment, le principe de « dispositif médical vétérinaire » n’existe pas (à ce sujet, lire l’expertise de ID2Santé).

1. Suivi des patients à distance

L’animal n’est pas une machine, malgré tout ce que Descartes en pense. Mais suivre les paramètres d’un animal n’est pas plus compliqué que de contrôler une machine. Suivre la température, le poids, l’activité, le rythme cardiaque, la rumination, la transpiration, l’alimentation et la prise de boisson, la fréquence des mictions et bien d’autres métriques, est aujourd’hui possible. Les capteurs en question peuvent recueillir des données en temps réel et alerter le propriétaire, l’éleveur, où le vétérinaire en cas de problème. Cela peut faciliter des interventions plus rapides.

Pour les concepteurs de ce type de matériel médical avancé, tout le jeu est de réduire leur invasivité, de faire en sorte que ce soit des objets connectés que l’animal accepte et oublie rapidement.

2. Soins préventifs et prédictifs

Ces objets connectés médicaux, une fois plus répandus, peuvent aider à mettre au point des algorithmes de détection des signes de maladies. Rapidement, on découvre que la médecine préventive peut se lier aux formes de déductions prédictives.

Dès lors, le développement des algorithmes devient essentiel afin d’identifier les différentes maladies et de prédire les possibles problèmes. Il s’agit alors de faciliter les collaborations entre les spécialistes de l’intelligence artificielle et les experts vétérinaires, de soutenir des initiatives comme celles de Jagger & Lewis, PetPace, Orscana, ou le Pet Insight Project, afin de faire le lien entre les deux pendants technologiques.

3. Formation dans les écoles vétérinaires

Les étudiants vétérinaires sont confrontés à des problématiques d’accès aux cas cliniques, aux matériels, aux stages et à des moyens de s’entraîner en toute sécurité. Des mannequins équipés de capteurs peuvent simuler les réactions d’un patient et ainsi aider les étudiants à apprendre les bonnes réactions, à l’image des plateformes Virtual Vet et Virtual Critical Care créées à Oniris.

L’autre technologie prometteuse dans ce cadre, c’est la réalité augmentée, c’est-à-dire l’ajout d’images virtuelles sur l’environnement réel. Le casque Microsoft HoloLens par exemple pourra permettre, lors d’une opération, de visualiser des informations supplémentaires par-dessus un mannequin. Une simple application sur smartphone peut obtenir le même résultat et afficher un supplément d’informations facilitant l’apprentissage au sein des centres de formation.

4. Optimisation de l’organisation du travail

Les animaux ne sont pas les seuls à pouvoir bénéficier des nouvelles technologies. Tout comme au sein des autres entreprises, le personnel des cliniques vétérinaires veulent pouvoir améliorer, optimiser leur travail. Cette amélioration passera sans doute par un abandon progressif du papier. Mais ce sont pour la majorité de très petites entreprises, il faut donc pouvoir proposer des solutions à des coûts raisonnables qui faciliteront l’enregistrement d’un patient, le relevé de données vitales de manière automatique, de transmission de ces dernières à des tablettes ou des terminaux professionnels, de partage de documents par le biais d’un cloud privé agréé et sécurisé, etc.

5. Traçabilité et bonnes pratiques

Le besoin de confiance est de plus en plus présent chez les clients et les consommateurs. Différents objets permettent déjà de répondre aux attentes de bonnes pratiques de la part des propriétaires d’animaux, des éleveurs et du législateur. Citons par exemple :

  • les caméras qui permettent de visionner les chirurgies, de voir son animal hospitalisé
  • les sondes de températures qui surveillent les réfrigérateurs contenant des médicaments ou des réactifs
  • les colliers d’activité qui surveillent l’absence de douleur en post-opératoire
  • les scanners datamatrix pour l’enregistrement des délivrances

Conclusion

L’ensemble de ces outils ont cependant besoin d’être interconnectés. Or le climat de craintes de l’exploitation des données personnelles, les conflits d’intérêts entre les diverses parties prenantes, et l’isolement des initiatives, n’ont pas encore permis l’émergence d’une plateforme centralisatrice sécurisée. Pourtant ce serait vraiment dans l’intérêt des animaux.

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